Armstrong : la chute de
l’idole ! |
|
« C’était
la plus grande escroquerie sportive de la décennie ! »
Il l’a fait sur le terrain, comme un athlète de haut niveau,
c’est vrai. Mais en trichant et en se moquant du monde !
Aujourd’hui, c’est la fin d’une trop longue période d’arrogance
et de dénégations, la chute de l’idole terrassée par l’Agence américaine
antidopage et son président, Travis Tygart. Armstrong
au tapis, déchu, destitué de ses sept succès dans le Tour de France
entre 1999 et 2005 et exclu à vie du cyclisme !
D’extra-terrestre, le Texan est redevenu humain, avec ses faiblesses
et sa vulnérabilité, lui qui défiait les lois de l’apesanteur sur
les pentes du Mont Ventoux, de l’Alpe d’Huez, de Sestrières, de
Hautacam et de Luz-Ardiden, et qui pulvérisait le temps dans
l’exercice du contre-la-montre. Il
aura fallu la ténacité d’un homme et d’une institution, l’USADA,
pour que la justice passe enfin. La justice sportive à défaut de la
justice pénale qui n’a pas osé aller au bout de la procédure
alimentée par l’enquête pourtant minutieuse de l’agent Novitzky.
Qu’importe, le dernier dieu du vélo est redescendu de son Olympe où
il trônait impunément alors que tous ses adversaires directs, et même
les plus éloignés, les Zülle, Escartin, Dufaux, Ullrich, Beloki,
Virenque, Botero, Sevilla, Heras, Rumsas, Pantani, Vinokourov, Hamilton,
Gonzalez de Galdeano, Basso, Mayo, Mancebo, Landis,
Rasmussen, Contador et compagnie ont
été impliqués dans des affaires de dopage et suspendus. Tous sans
exception ! L’évidence
était trop grande, trop nette, insupportable. Il est cependant dommage
que les éclats de la bombe n’atteignent pas ceux qui, au sein de
l’Union cycliste internationale, dont l’ancien président, M. Hein
Verbruggen, l’ont ménagé et préservé durant toutes ces années
malgré les casseroles qui tintinnabulaient dans son sillage (poubelle
de l’US Postal, affaire des corticoïdes, médicament Actovegin) . Comble
de la grande hypocrisie qui régnait au sein du gouvernement du vélo,
le cadeau qu’Armstrong a offert à l’UCI et que celle-ci
aurait dû refuser : une centrifugeuse pour contrôler le taux
d’hématocrite et déceler l’EPO ! Plusieurs centaines de
milliers d’euros. C’est comme si à l’époque de la prohibition,
Al Capone avait fourni l’alcool et sponsorisé le banquet de fin
d’année de la police de Chicago ! Beaucoup
de passionnés et d’amoureux du vélo apprécieront cette
condamnation, même si celle-ci intervient tardivement. Mais
l’important, l’essentiel, est qu’elle tombe enfin et qu’elle
sanctionne un champion frelaté, à l’abri de ses millions et qui
s’est crû intouchable au point de fraire pression et de menacer
tous ceux qui ont accepté petit à petit d’apporter leur
contribution à la recherche de la vérité. Petites
questions subsidiaires : Armstrong va-t-il restituer ses gains
colossaux et qui seront les vainqueurs du Tour durant toutes ces années ?
Bon
courage à ceux qui ont désormais à subir les conséquences de cette décision
et qui sont appelés à remettre de l’ordre dans les palmarès… Bertrand
Duboux
|
|