CHAMPIONNATS DU MONDE SUR PISTE A BERLIN

La Suisse a atteint son objectif, elle enverra un « quatre » à Tokyo

Image: Wim Hoste

D’un certain point de vue, les Championnats du monde sur piste de Berlin sont déjà réussis pour Swiss Cycling: le « quatre » de la poursuite par équipe s’est qualifié pour les Jeux olympiques de Tokyo.

Rien n’a été facile pour le quatuor aligné par Daniel Gisiger, l’entraîneur national de la piste en Suisse. Robin Froidevaux, Claudio Imhof, Stefan Bissegger et Cyrille Thièry ont arraché la huitième place de la qualification à Berlin. La dernière qui permettait d’accéder au premier tour et de faire partie des huit meilleures nations du monde. Les Suisses ont ainsi assuré leur place parmi les huit premiers du classement mondial, déterminant pour les Jeux sans devoir se soucier de la performance des Français. Ils le doivent à une campagne de Coupe du monde réussie également depuis deux saisons.

Le « quatre » helvétique a tout de même frisé la correctionnelle dans une discipline qui confine à la haute horlogerie. Avec un temps de 3’52 »888, il est resté à 3 » de son record national établi en décembre dernier. Tout n’est pas allé comme il devait dans le train rouge suisse. « Nous avons été trop irréguliers dans notre rythme. La poursuite, c’est plus facile quand c’est régulier », relevait Robin Froidevaux, le lanceur chargé d’imprimer le rythme dans le premier kilomètre.

Par la suite, il y a eu trop d’accélérations et de ralentissements pour que tout se passe bien entre le trio restant puisque Froidevaux s’est relevé après 2,5 km comme c’était prévu après sa lourde charge en début de course. Claudio Imhof a été moins performant que d’habitude. Sans doute que la blessure à la cuisse de Cyrille Thièry a aussi pesé sur la fin du pensum. Le Vaudois a dû combler à deux reprises des trous sur les deux coureurs devant lui. Il y est parvenu juste avant de passer la ligne d’arrivée.

L’expérimenté coureur de Chavornay ne voulait pas trop s’épancher après la course. « On a atteint notre objectif, c’est le plus important. Pour le reste, il y a mieux à faire c’est sûr. » Il traînait une blessure à un nerf de la cuisse depuis plusieurs mois. Cela semblait aller mieux, mais ces dernières semaines, la douleur est revenue.

La qualification terminée, Daniel Gisiger s’est jeté sur son ordinateur pour analyser les temps et les données de chaque coureur. Le Biennois cachait mal sa déception. Certes, le billet olympique est composté, mais la course et le temps ne correspondent pas aux standards de l’équipe ces derniers mois. Le Biennois a formé deux « quatre » de niveau international et là la Suisse se qualifie à « la raclette » avec 66 millièmes (!) d’avance sur le Japon, neuvième.

Comme le dit Gisiger, pour la Suisse, il a fallu un travail de dix ans pour former huit à neuf coureurs capables de rivaliser sur le plan international. Bien que privés de sa « locomotive » Stefan Küng, désormais obligé de se soumettre à son contrat de routier chez Groupama-FDJ, les Suisses ont développé d’autres champions comme le puissant Stefan Bissegger, qui a repoussé ses débuts sur la route dans l’équipe Education First EF, pour le mois d’août après les Jeux olympiques. Il a prouvé ainsi son attachement au projet de Swiss Cycling.

En soirée, le « quatre » suisse avec Lukas Rüegg à la place de Cyrille Thièry a réussi un temps de 3’51 »665. Ils n’ont pas décroché une place en finale pour la 3e place, battus par l’Australie. Le quatuor helvétique termine à la 6e place finale alors que le niveau n’a jamais été si relevé avec trois équipes (Danemark qui a porté le record mondial à 3’46 »203, Italie et Nouvelle-Zélande) qui sont descendus sous le record du monde d’avant Berlin. C’est la quatrième année de suite que les Suisses terminent à la sixième place.

Dans l’épreuve scratch (10 km soit 40 tours de 250 m), l’Argovienne Aline Seitz a pris la 14e place d’une course remportée par la surpuissante Néerlandaise Kirsten Wild. ats

 

Source : Swiss Cycling 27.02.2020