Grâce à Daniel Gisiger, 

le cyclisme sur piste en reconstruction

Photo d'archives

       

« Un peu déçu », Daniel Gisiger à son retour de Manchester où son quatuor de poursuite par équipes (Loïc Perizzolo/23 ans, Cyrille Thiéry/21, Claudio Imhof/21, Olivier Beer/21) s’est classé 17ème sur 22 formations engagées dans la dernière manche de la Coupe du monde sur piste avant les Mondiaux d’Apeldorn (Pays Bas), à fin mars. Le temps ? 4’12 :590. « En fait, précise le coach helvétique, j’attendais un peu mieux car on a déjà réussi 4’11 à Cali et 4’12 à Pékin et Melbourne il y a quelques mois. Mais deux d’entre eux étaient souffrants : Olivier Beer est arrivé malade, les autres ont eu la toux et Perizzolo, qui est l’un des piliers du groupe, n’a pas eu son rendement habituel ».

  Une nouvelle étape, toutefois, sur la route de la reconstruction, grâce à Daniel Gisisger qui est à l’origine d’un projet qui a pris corps en 2007 à Prusztow (Pologne) à l’occasion des championnats du monde. Un projet qui lui tient à cœur car, avec Robert Dill-Bundi, Walter Baumgartner et Hans Kaenel, il avait fait partie de l’équipe de Suisse de poursuite qui avait créé la sensation aux Mondiaux de San Cristobal (Vénézuéla) en battant les Russes pour la médaille de bronze derrière l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest. C’était en 1977, trente-quatre ans déjà !

  Grâce à lui, la poursuite par équipes sur piste est redevenue d’actualité. D’abord avec les juniors qui ont fourni l’ossature de départ et qui, en 4’15 et quelque, avaient déjà fait mieux que le record de Suisse Elite. « Depuis, on s’améliore, ajoute Gisiger. On a un cadre de dix coureurs et ça change toujours ».  Un premier exploit a été signé le 5 novembre dernier aux Européens de Pruszkow où Perizzolo, Imhof, Thiéry et Kilian Moser ont établi le nouveau record de Suisse en 4'10:681. Un temps de référence désormais pour le cyclisme suisse qui se bat avec les moyens du bord, dérisoires, dans un contexte de très haute concurrence internationale.

   A titre indicatif, les Anglais (Wiggins, Clancy, Manning, Thomas) détiennent le record du monde sur 4 km depuis les JO de Pekin en 2008 en 3’53 :314 (moyenne 67,928 km/h départ arrêté !). Ils ont enlevé cette ultime manche de Coupe du monde en 3’57 :471 devant la Nouvelle Zélande (4’01 :347). Le record du monde individuel est detenu depuis le 2 février dernier par le phénomème australien Jack Bobridge (21 ans) en 4’10 :534 !! Prodigieux, certes, mais quelques questions se posent…

   A 57 ans, Daniel Gisiger, désormais coach national des juniors sur route et toutes catégories sur piste, est l’homme du renouveau. Son investissement dans le cyclisme suisse est un pari sur l’avenir même si les difficultés qui l’attendent sont innombrables et si la piste du Centre mondial de cyclisme, à Aigle, est à disposition. Pas sûr qu’on puisse qualifier une équipe pour les JO de Londres en 2012. « Il y a peu de chance qu’on y soit car il n’y aura que dix équipes sélectionnées dont six européennes. Nous, on est entre la 6ème et la 7ème place et 10ème au niveau mondial, ça va être difficile », dit-il.

   Et Tristan Marguet ? « Il a fini 17ème de l’omnium. Il a quelques lacunes en pourusite et sur le kilomètre, en puissance notamment. Mais le niveau est devenu exceptionnel. En revanche, il fait 3ème du scratch grâce à un super sprint. Une belle course », reconnaît le coach national.

Bertrand Duboux/21.2.2011