Il a été onze
fois champion de Suisse, quatre fois champion du monde du contre-la-montre
et a fêté l'argent de la course en ligne et l'or du chrono des Jeux
olympiques de Pékin en 2008. Après 16 années chez les professionnels,
le Bernois Fabian Cancellara met un terme à sa formidable carrière
cycliste par un dernier haut fait - la médaille d'or du contre-la-montre
olympique de Rio.
Photo Tim De Waele
Fabian Cancellara a très vite trouvé la bonne direction. En 1998, après
seulement cinq courses sur le vélo de contre-la-montre, il est devenu
champion du monde de la spécialité chez les juniors. Son arrivée chez
les professionnels a été tout aussi fulgurante : en 2003, ses premières
expériences au Tour de Romandie et au Tour de Suisse se sont toutes deux
vouées en succès retentissants, avec deux prologues au compteur. L'année
suivante, son premier départ au Tour de France a permis au Bernois de
passer deux jours en jaune – à 23 ans, il a remporté le prologue dans
la ville belge de Liège avec deux secondes d'avance sur l'Américain
Lance Armstrong. Il lui aura toutefois fallu plus de temps pour briller
aux Jeux olympiques. En 2004, il a quitté Athènes déçu par son 9e rang
au contre-la-montre. Quatre ans plus tard néanmoins, il a couronné sa
carrière avec l'or olympique du chrono. Un titre qu'il n'a pas pu défendre
à Londres 2012 des suites de sa chute lors de la course en ligne. A Rio,
il a plus que réussi ses adieux olympiques – il n'y avait pas meilleure
fin imaginable que le gain de la médaille d'or, un nouveau rêve devenu réalité.
La carrière cycliste de Cancellara a débuté lors de l'année 1993.
Lorsque son père Donato lui a offert un vieux vélo de course, il a
suscité en lui une véritable vocation. Son fils a rapidement troqué ses
chaussures de foot pour se concentrer sur le cyclisme. Le talent du jeune
homme de Hinterkappelen (BE) a rapidement sauté aux yeux. Il a vite
confisqué les primes de vainqueur lors des courses pour les écoliers, le
week-end. En 1997, à 17 ans, il a fêté au total 17 victoires. C'est en
2000 que Cancellara est passé du côté des professionnels. Après avoir
débuté un apprentissage de monteur électricien, il a dû l'abandonner.
La charge d'entraînement ne lui permettait pas de concilier au mieux
sport et études.
Deux doublés sur les classiques du nord
Ses qualité de puissance lui ont très tôt valu le surnom de Spartacus
– en référence au célèbre gladiateur d'origine thrace. Sa technique
irréprochable lui permettait en outre d'optimiser au maximum le moindre
virage d'un parcours. Des capacités qu'il a démontrées sur
d'innombrables contre-la-montre. Durant sa carrière pro de 16 années, il
a été dix fois champion de Suisse du contre-la-montre. Il y a ajouté
quatre titres mondiaux et deux titres olympiques couronnent la carrière
de Cancellara dans cette discipline. Mais sa technique tout en puissance a
également fait des miracles lors des exigeantes classiques de printemps.
Il a fêté sept succès sur les monuments du cyclisme (trois victoires au
Tour des Flandres, trois victoires à Paris-Roubaix et une victoire à
Milan-San Remo), ce qui l'a rendu le cycliste suisse le plus célèbre et
apprécié en Belgique. En 2010 et 2013, il a même réussi deux
fantastiques doublés Tour des Flandres - Paris-Roubaix.
Le rêve de Cancellara de gagner un Tour de France est certes resté
inachevé, mais il n'y a que dix coureurs dans l'histoire qui ont porté
plus de fois le maillot jaune que lui (29 jours en jaune). Un autre point
fort de sa carrière restera son succès au général du Tour de Suisse
2009. Il a écrasé la concurrence lors du contre-la-montre final à
Berne, porté par son maillot rouge et blanc de champion national. Son
riche palmarès sur route affiche également deux titre nationaux sur la
course en ligne et la médaille d'argent olympique à Pékin.
En décembre 2008, Fabian Cancellara a reçu le trophée du sportif suisse
de l'année. Une saison de tous les contrastes entre succès sportifs –
deux médailles olympiques et victoires aux Strade Bianche, Milan-San
Remo, Tirreno-Adriatico – et soupçons de dopage.
|