Cérémonie de remise des récompenses aux 4 Cyclistes Vaudois sélectionnés pour les Jeux olympiques de Rio 2016.

Maison du Sport International, Lausanne, 24.06.2016

 

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Max Weber, passionné de sport cycliste depuis son jeune âge, membre de la Commission des Vélodromes et speaker lors des manifestations, a été désigné comme modérateur.   

Il ouvre la cérémonie en remerciant le Service des Sports de la Ville de Lausanne pour la mise à disposition de ces locaux et pour l'apéritif qui  sera servi tout à l'heure.

 

Max Weber donne la parole à M. Marc Vuilleumier, Municipal des Sports de la Ville de Lausanne qui nous fait l'honneur de sa présence et qui va dans quelques jours remettre son dicastère. Ce n'est pas la première fois que M. Marc Vuilleumier nous fait l'honneur de l'accueillir puisque nous l'avions déjà rencontré lors de Championnats organisés sur le vieux Vélodrome de Lausanne.

 

Marc Vuilleumier salue toutes les personnes présentes au nom de la Municipalité et souhaite la bienvenue dans la Maison du Sport international qui est un des outils de la Ville et du Canton pour jouer notre rôle de Capitale Olympique. C'est un atout supplémentaire à Lausanne d'avoir ce statut de Capitale Olympique et d'avoir aussi une soixantaine de Fédérations sportives dans le Canton de Vaud et  une quarantaine à la Maison du Sport international. Et c’est très intéressant et stimulant pour celui qui s’occupe des sports dans une ville. Une constante que l’on a toujours, et là je m’adresse aux trois champions...:

Dans mes déplacements à l'occasion des Jeux Olympiques de la Jeunesse, j'ai eu l'occasion de parler avec plusieurs sportifs qui disaient « ça serait génial de pouvoir aller aux Jeux Olympiques »  Il y en a beaucoup qui ont ce rêve et seulement que quelques uns qui le réalisent.

C'est aussi un véritable plaisir de vous accueillir dans cette Maison qui est aussi votre Maison et de pouvoir  remettre une récompense aux coureurs lausannois ou d'un club lausannois..

Marc Vuilleumier remercie la Commission des Vélodromes romands et son Président Michel Vaucher qui depuis très longtemps s'occupe de la formation du cyclisme sur la piste. Félicitations à vous pour votre travail de formation.

Théry SCHIR, Olivier BEER et Frank PASCHE. Le 4e coureur, Gaël SUTER est actuellement à Rio pour faire des tests de la piste.

Dans quelques semaines débuteront les Jeux Olympiques de Rio. La Suisse sera représentée par une délégation d'athlètes ayant réussi les minimas  dans les différents sports, dont le cyclisme grand pourvoyeur de médailles dans l'histoire des Jeux.

 

Je suis heureux d'accueillir ce soir un de ces médaillés, Robert Dil Bundi Champion olympique de Poursuite individuelle sur le Vélodrome de Moscou en 1980.

 

Un titre olympique, ça ne s'oublie jamais raison pour laquelle Robert est encore dans les mémoires de nombreux Suisses. A Moscou, Robert n'est pas oublié non plus. J'ai eu la chance d'accompagner deux fois  Daniel Gisiger et deux de ses coureurs aux Championnats du Monde Juniors. Le Vélodrome à Moscou, c'est un véritable temple qui comporte même au centre un court de tennis. On y voit aussi de nombreux posters, en noir et blanc, de personnalités politiques dont Monsieur Brejnev avec M Marchais pendant la construction du Vélodrome, Mme Thatcher lors de son inauguration et d’autres leaders asiatiques. Et on peut voir au milieu de tous ces posters en noir et blanc un magnifique poster en couleur, c'est celui de Robert Dil Bundi embrassant la piste après son succès avec sa tenue rouge à croix blanche.C‘est vraiment une grande émotion. Malgré tout ce qui s'est passé en Russie, cela fait 36 ans que ce poster est accroché et il y est toujours.

   

 

Quatre disciplines du cyclisme sont représentées à Rio, la route, le VTT le BMX, et la piste; et c'est dans cette discipline que six cyclistes défendront nos couleurs,  5 coureurs pour la poursuite par équipe et un coureur pour coureur l'omnium individuel. Parmi ces 6 cyclistes, 4 Vaudois ! C’est la raison pour laquelle les organisateurs d’Aigle ont voulu marquer cet évènement. Il y avait différentes manières de le faire.  

Aussi, nous avons voulu inviter tous les représentants d'entité qui ont oeuvré à l'époque, par leur engagement, leur soutien et leur ouverture d'esprit qui a permis de mettre en place les infrastructures pour permettre à Daniel Gisiger d’avoir les outils nécessaires pour initialiser son projet.

 

Comment le projet Rio a-t-il pu aboutir ?

Hein Verbruggen, qui a dû malheureusement s’excuser, ancien Président de l'UCI , a eu l'idée de mondialiser ce sport qui depuis 90 ans était cantonné en Europe occidentale. La première priorité a été de créer un Centre Mondial pour que les stagiaires d'Amérique, d'Afrique et  des pays asiatiques puissent donc se former.

Hein Verbruggen a eu la main heureuse en désignant Jean-Pierre Streibel comme Président du Conseil de Fondation.

Il a fallu d'abord trouver un site, et la Municipalité d'Aigle a très vite compris quelles seraient les retombées dans cette région.

Ensuite, il fallait trouver le financement de ce projet : La Confédération, les Cantons de Vaud et du Valais, le Canton de Vaud représenté ici par M. Marco Astolfi Président de la Fondation Fonds du Sport Vaudois et M. Marcel Parietti le Secrétaire général, La Ville de Lausanne représentée par M. Vuilleumier  qui est accompagné par M. Patrice Iseli Chef du Service des Sports qui a d'ailleurs fait partie du Conseil de Fondation du CMC et M. Patrice Schaub responsable des manifestations de la Ville que je remercie pour sa coopération pour cette soirée.

 

Mais Jean-Pierre Streibel a dû encore chercher des partenaires privés en Suisse et à l'Etranger. Il faut préciser que la construction du Centre n'a pas coûté un centime aux contribuables Aiglons.

 

Cette piste était dès lors à disposition des stagiaires, mais comme ils ne roulaient pas toute la journée, les dirigeants   ont eu cette présence d'esprit de signer une entente avec notre Fédération pour permettre aux coureurs suisses de s'entraîner et avec Michel Vaucher, qui quelques années plutôt avait relancé la discipline de la piste en créant la Commission des Vélodromes romands avec un regain d'activités sur la piste de Lausanne sur laquelle nos coureurs sélectionnés ont tous évolués.

Le Vélodrome d'Aigle avait la gageure d'être ouvert toute l'année. Pas de concert, pas de match de hochey, pas de concours hippique, pas d'exposition canine qui empêcherait  la piste d'être utilisée.

 

C'est à ce moment là que le coach national a pu démarrer avec deux appuis essentiels, d'abord celui de la Fédération, représentée ce soir par Mme Doris Turin, Vice-Présidente de Swiss Cycling et par M. Philippe Simonet membre du Comité directeur.

 

Je ne sais pas si, à l'époque, les dirigeants de la Fédération ont tout compris ce que cet engagement allait demander comme investissement matériel, pour les entraînements et les déplacements. Car il faut savoir que  pour être sélectionné pour des Jeux Olympiques, il fallait  obtenir des points lors des différentes Coupes du Monde qui ont eu lieu ces dernières années en Colombie, au Mexique, en Chine,  en Australie, en Nouvelle Zélande, en Russie, en Biellorussie,  en Lithuanie et j’en oublie…. Avec les Championnats d'Europe 2014 qui se sont déroulés en 2014 en Guadeloupe.

 

Le deuxième grand appui a été l'Armée. Daniel Gisiger m'a toujours dit que l'institution qui avait évolué le plus favorablement en faveur du sport d'élite, c'était l'armée.

Et cinq de nos six sélectionnés ont fait leur Ecole de Recrues de Sportif d'Elite puis accompli leurs cours de répétitions et accomplissaient malgé tout, pendant et après, de brillants résultats. Quel changement ! Souvenez-vous il y a une dizaine d'années où le cycliste d'Elite qui devait  accomplir son Ecole de Recrue de 4 mois perdait une demi, voir une saison entière.

 

Il y a aussi le travail de Michel Vaucher qui a réussi à fédérer un groupe de bénévoles. Je m'adresse à MM Astolfi et Parietti... vous savez qu'il y a très peu de spectateurs et que, de plus, les entrées sont gratuites.

Le financement de nos épreuves se fait uniquement par quelques partenaires et par ce Fonds du Sport cantonal. Je dois dire que le placement que vous faites pour la Commission des Vélodromes est un très bon placement, surtout avec les taux d'intérêt actuels ! Pourquoi ? Parceque  de chaque franc qui est donné à Michel Vaucher, il n'y a pas 10 centimes qui vont pour offrir un petit pain à un bénévole. Tout ceci pour dire qu'il n'y a pas de coulage dans vos dons.

 

Ensuite, j'aimerais saluer les parents des coureurs. Nous savons le rôle essentiel qu'ils ont joué dans la carrière de leu fils. Un projet Rio, c'est loin d'être un long fleuve tranquille.

Pendant quatre ans il y a eu des moments de doute, de la m'éforme passagère, des accidents, la déception d'un résultat obtenu et puis surtout l'inconnue.... Est-ce que je serai toujours dans le cadre au moment de la sélection ?

Pour les parents il y a aussi tous les sacrifices financiers. N'oublions pas que nos sélectionnés étaient déjà parmi les meilleurs au moment des courses juniors au moment où ils n'avaient pas de permis de conduire. Ils rentraient au milieu de la nuit de l'étranger et il fallait aller les chercher. Eh bien ce sont souvent les mamans qui sont venues rechercher leur fils à l'aéroport plutôt que les papas. Je peux dire aux parents qu'ils peuvent être très fiers de leur fils. En les cotoyant depuis des années, nous avons découvert des garçons polis, serieux, respectueux avec les organisateurs. Comme on dit, des gens bien élevés. Je crois que si ce n'était pas le cas, Daniel Gisiger n'aurait pas travaillé pendant des années avec eux.

Je terminerai ce survol en ayant une pensée émue pour les bénévoles de la Commission des Vélodromes dont je vous donne une définition:

 

Au début de l'année, on reçoit une planification de Michel Vaucher où il y a environ 15 dates de courses à retenir dont les  3 Jours d'Aigle et les Championnats Suisses.

 

Et quelques jours avant qu’elles aient lieu, on reçoit un rappel. Et tenez-vous bien, il est  très rare qu’un bénévole ne soit pas présent le jour de la course.

Et surtout, ce sont toujours les mêmes qui sont là, depuis 14 ans que la Commission existe. Ceci a pour avantage que chacun connaît sa mission. Par contre le point négatif, c'est que la moyenne d'âge vieillit.

 

A part les jours de courses, 3 de ces bénévoles :  Pascal Rossier, son assistant Jean-Pierre Roch et Nathalie Bressoud ont diminué leur temps de travail pour animer le mercredi après midi l'Ecole de Cyclisme, fréquentée chaque année  par une trentaine de cyclistes. Et trois de nos sélectionnés ont suivi cette filière de formation.

Je citerais également Michael Bouget qui est un entraîneur professionnel à succès puisqu'un de ses coureurs a terminé 2e du Tour de France il y a deux ans. C'est une chance que Michael Bouget habite dans la région et de l'avoir à disposition lorsque son temps le permet pour entraîner le Cadre Romand.

 

Je pensais poser quelques questions au coach national Daniel Gisiger, mais il est en route depuis le Vélodrome de Granges. J’aimerais toutefois en dire quelques mots, mais c’est délicat de vous le présenter. Depuis les derniers Championnats d’Europe qui ont eu lieu en octobre 2015 et avec les nombreux succès qui ont suivi, de nombreux journalistes se sont intéressés à lui.

Quand je dis que c’est délicat de vous le  présenter, c'est qu’il n'aime pas les honneurs et les réceptions.

C'est au bord de la piste, avec ses coureurs, son chrono et son ordinateur  qu'il est à l'aise. Et avant qu’il commence son travail sur la piste, même s'il se trouve en Corée, il a déjà trouvé le super marché où il ira acheter le pique-nique pour midi qu’il partagera avec ses coureurs. C'est le rituel de Daniel.

Et comme cela fait 44 ans que je le connais, j’aimerais quand même vous donner encore quelques détails.

Lorsqu'il était compétiteur, c'était le coureur que j'admirais le plus. Ce n’est pas lui qui avait le plus beau des palmarès. Mais ce que j’admirais en lui c'était d'abord cette "tronche". C'était le coureur toujours en avance sur son temps, question matériel, question perfectionnisme.

 

Un exemple, alors qu'il était dans une très grande équipe professionnelle, il se faisait construire à ses frais un vélo de contre la montre parce qu'il n'était pas content du vélo qu'on lui mettait à disposition.

Et dans une équipe, c'était le comptable, je ne sais pas si ça existe encore aujourd'hui, c'est lui qui calculait les délais, donc le temps imparti à ses équipier pour rallier l'arrivée et pour pouvoir repartir le lendemain.

 

Et c'était aussi lui qui tenait à jour le total des prix encaissés par l'équipe. Il parcourait le règlement et il prenait note des prix et des primes. Si un organisateur avait mentionné dans son règlement qu'il y aurait des pièces d'or à distribuer et qu’il oubliait de les distribuer, précisément, Daniel allait les réclamer et qui les obtenait.

 

Pas besoin d'être un grand devin pour qu'il prenne par la suite une fonction de directeur sportif ou d'entraîneur. Il a occupé ces deux fonctions, d'abord comme directeur sportif d'une petite équipe puis entraîneur à succès en Nouvelle Calédonie. avant de revenir en Suisse pour initialiser ce grand projet.

 

Les courses organisées par la Commission des Vélodromes romands sont des épreuves régionales. Elles ont pourtant toutes un caractère international. Il y a d'abord les coureurs de France voisine qui s'y déplacent.  Les coureurs stagiaires du Centre Mondial prennent aussi  part à nos courses et qui ont contribué à remonter encore le niveau.

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