![]() |
LA CHRONIQUE DE BERTRAND DUBOUX |
Le
Cadre national M23 en reconnaissance à Nyon (départ Centre sportif de
Colovray).
|
A l’issue de la reconnaissance, ils ont dit : Tom
Bohli : -
C’est un très beau parcours, pas trop dur sur le papier. Mais avec un
peloton de M23 qui sera très motivé, il deviendra vraiment dur au fil
des tours. J’aime à la fois le chono et la route. Les deux disciplnes
me plaisent mais on verra la sélection… Dans notre équipe, il y a
certainement quelques coureurs qui ont la possibilité d’obtenir un
bon résultat, peut-être une médaille ou même gagner. Qui sait ! Stefan
Küng : -
Les deux parcours me plaisent bien. Je mise surtout sur le contre la
montre où je vise le podium, peut-être le titre. Le tracé est
technique , roulant, tout ce qui me convient bien, avec un final très
roulant. Donc c’est là où j’espère faire la différence ! -
La route, en revanche, c’est toujours un peu une loterie ? -
Oui, je ne crois pas que c’est le coureur le plus fort qui va
s’imposer. Le circuit est très nerveux, il y aura certainement des
attaques, avec des groupes. C’est très important de courir en équipe.
Qu’importe qui est sur le podium ou qui gagne. Si on court comme cela,
on peut faire quelque chose de bien. Mais si chacun roule pour soi, ça
n’ira pas. -
L’équipe de Suisse a-t-elle un collectif pour gagner ? -
Oui, cette année ça va très bien. On se connaît depuis longtemps.
C’est la même génération. C’est aussi pour cela que l’on fait
ce stage à Macolin, pour forger cet esprit de groupe. Car les
championnats d’Europe sont en Suisse, dans notre pays et l’on doit
avoir une fierté déjà sur la ligne de départ. On doit courir en équipe
car on a la croix suisse sur le maillot. Si chacun est conscient de ça,
je crois vraiment que l’équipe de Suisse peut jouer un grand rôle ! Frank
Pasche : -
Le parcours est intéressant. Il est usant. Il n’y a pas de cols, pas
de grosses bosses mais ça va faire très mal au fil des tours et les
tout costauds seront devant -
Les Suisses aussi ? -
Oui, je crois que le contingent cette année est très bon chez les Espoirs.
Il y a une importante confrontation à l’interne. Et donc la meilleure
équipe et les meilleurs coureurs seront au départ à Nyon. -
Belges et Hollandais devraient être à l’aise sur un tel parcours ? -
Oui, c’est assez sinueux par moments. Il y a des petites routes, du
vent dans un sens ou dans l’autre. On tourne à gauche, à droite. On
peut comparer ça avec la Belgique. -
Et vous ? -
Une bonne partie de mes objectifs restent sur la piste. Donc la route
cette année ça ne marche pas forcément comme je le voudrais. J’espère
monter en puissance petit à petit et m’améliorer au fil de la
saison. Simon
Pellaud : -
C’est un beau parcours pour un championnat d’Europe, technique, et
il va falloir rester placé durant toute la course pour finir à
l’avant. Ce n’est pas forcément le plus costaud qui va gagner mais
certainement le plus malin… Un Belge sur ce type parcours va bien se débrouiller.
Il me convient. J’aime bien cet aspect tactique qui prédomine. -
Que penser de l’équipe de Suisse ? -
Cette année, c’est vraiment impressionnant, ça a franchi un palier.
Je suis dans l’équipe nationale depuis plusieurs années, mais je
n’ai encore jamaus vu ça ! Avec Küng, Bohili, Schir, on est
vraiment soudés et capables de s’entraider pour la gagne. Peu importe
qui lève les bras en fin de compte. Avec un peu de réussite, tout peut
arriver, on peut gagner. -
Le chrono, la route ? -
Avec Stefan Küng, on a l’un des favoris du chrono. Il en a fait son
principal objectif de saison et, à mon avis, il sera très fort ce
jour-là. -
Et vous ? -
Je vais me concentrer sur la course en ligne. J’espère anticiper sur
la grande bagarre et être devant dans le final. Ce serait une belle récompense. Théry
Schir : -
Pour mes trois premières années en M23, ça se passe plutôt bien.
J’ai la chance d’être
dans une bonne équipe, EKZ Racing Team, qui me fait faire des
superbes courses pour apprendre et qui met tout à ma disposition. Pour
la suite, j’espère toujours progresser pour monter encore d’une catégorie,
puis courir chez les professionnels plus tard. Mais comme je vois que ma
génération progresse avec les Stefan Küng, Fabian Lienhard, ça
motive. On voit qu’on n’est pas loin du meilleur niveau
international et l’on n’a pas à rougir face aux autres. -
Entre la piste ou la route, faudra-t-il faire un choix ? -
Je ne crois pas. Il faut juste bien planifier la saison avec les différentes
compétitions sur piste et sur route. Et bien discuter avec les entraîneurs
respctifs. C’est surtout de la coordination. Je crois que ces deux
disiplines sont assez complémentaires. On voiit maintenant sur les
grandes courses professionnelles gagner les anciens pistards, comme
l’ex-champion du monde australien Cameron Meyer au Tour de Suisse. La
piste apporte beaucoup à la route, et vice-versa. -
Quelle est votre spécialité ? -
Je pense être sélectionné pour le contre la montre et la route. Mais
contrairement à Stefan, je ne vais pas viser un top 10 ou un top 5 sur
le chrono, même si on court à la maison. Le contre la montre, ça
exige une grosse performance et je ne suis pas encore assez fort
physiquement pour jouer les premiers rôles dans cette discipline. -
Quel est le Suisse qui sort le plus du lot ? -
Stefan Küng, clairement. C’est lui qui a les meilleurs résultats
internationaux. Je pense que l’année prochaine, il va être
professionnel. C’est clairement le leader de l’équipe, si l’on
peut dire ça. Sans être péjoratif, c’est aussi la forte tête, la
« grande gueule » du groupe, la personnalité
marquante.. Il a un
charisme qui fait que c’est un peu un meneur. Depuis qu’on
est juniors, on a toujours été associés en équipe de Suisse, on a
fait des résultats ensemble. Il est très intelligent. Il sait quel est
le meilleur des autres pour faire de bons résultats. Si on a des
chances de médailles, c’est d’abord dans le contre la montre grâce
à Stefan.. En ligne, si ce n’est pas lui qui gagne, il sera capable
de mettre un autre Suisse sur orbite. Mais il n’y a pas que lui qui
est fort : il y a aussi Pellaud, Bohli, Spengler. On a vraiment une
équipe avec un niveau général haut. -
Et vous ? -
Les championnats d’Europe ne sont pas souvent chez nous, en Suisse. Ca
tombe au bon moment par rapport à notre progression et à notre âge.
On arrive à un certain niveau. Quand je vois l’organisation, tout ça
pas loin de la maison, ça motive encore plus, ça donne plus de
pression et d’envie de bien faire. Je crois que c’est une bonne
occasion pour faire une bonne course. Raphael
Faiss,
entraîneur (physiologie de l’endurance) : -
On a organisé ce stage de préparation à Macolin spécifiquement pour
les championnats d’Europe. Mais c’est surtoutl’occasion de créer
un esprit d’équipe entre ces jeunes qui se côtoyent sur le
calendrier habituel et autour du nouvel entraîneur national Heiko
Salzwedel. Ca crée une bonne dynamique de groupe nécessaire pour espérer
faire quelque chose sur une course d’un jour avec une équipe
nationale. -
Cette génération est-elle exceptionnelle pour la Suisse ? -
On a actuellement des jeunes qui ont cette passion pour le cyclisme, qui
ont compris que sans travail on n’obtient rien. Donc on a un grand intérêt
pour la physiologie et l’entraînement lui-même. Commnt il faut
savoir bien s’entraîner pour se préparer et arriver au plus haut
niveau avec du travail efficace. -
Comment vivent-ils le passé du cyclisme ? -
J’ai le sentiment qu’il y a une grande frustration auprès des
coureurs qui doivent vivre avec ce passé du cyclisme, alors qu’eux
ont vraiment envie de montrer que le cyclisme est un sport beau, car il
faut tellement travailler pour arriver au plus haut niveau. Mais ils
veulent le faire dans de meilleures conditions, avec leurs moyens, avec
leur santé et on sent qu’ils sont tout à fait conscients des
sacrifices nécessaires. -
Y a-t-il un changement de mentalité ? -
On sent surtout qu’en tant qu’entraîneur-physiologiste, on a les
moyens d’influencer les athlètes, de les intéresser et surtout de
les éduquer pour qu’ils fassent le travail de façon correcte,
qu’ils sentent eux mêmes les progrès de cette approche un peu plus
scientifique. -
L’affaire Froome ne va-t-elle pas tout faire s’écrouler ? -
Non, je ne pense pas car justement, si on base le travail sur la
relation avec l’entraîneur, ils peuvent y arriver sans se préoccuper
de ces affaires qui relèvent plus du business que du cyclisme, qui se
passent dans des spères haut placées qui ne les concernent pas forcément.
Bertrand Duboux
|