![]() |
LA CHRONIQUE DE BERTRAND DUBOUX |
![]() |
Nibali maître du jeu - la Sky en perdition !
Bardet
et Pinot, les espoirs français
|
Comment se fait-il que l’équipe Sky, orpheline de Chris Froome, certes, soit pareillement défaillante sur ce Tour 2014 ? L’effondrement de Richie Porte, son leader de rechange, est l’illustration de cette descente aux enfers inattendue qui suscite bien des interrogations chez ceux qui n’ont jamais cru à la probité de la formation britannique au temps de ses triomphes. D’autant plus que Geraint Thomas est distancé et que Nieve, le grimpeur espagnol, est totalement effacé ! L’abandon de Froome, meurtri dans sa chair par des chutes à répétition, n’explique pas tout mais désormais c’est Wiggins qui doit bien se marrer dans son for intérieur, lui qui n’a pas trouvé grâce auprès du grand patron Dave Brailsford. Erreur de casting ? Choix discutable de la direction ? Comment l’équipe Sky, si dominatrice ces deux dernières années à l’occasion des sacres de Wiggins (2012) et Froome (2013), au point que beaucoup n’hésitaient pas à la comparer à la Festina de Virenque ou à l’US Postal et la Discovery Channel d’Armstrong, a-t-elle pu tomber si bas en si peu de temps ? Par comparaison, l’équipe Tinkoff, elle, s’est bien reprise après le retrait de Contador. Elle s’est parfaitement remise dans le coup et a même porté le jeune et prometteur Polonais Majka à la victoire à Risoul. Un gage sur l’avenir. Alors ? Il est à craindre que la troisième semaine avec ses difficultés à venir ne soit encore plus difficile pour les rescapés de la Sky en perdition. Comme quoi l’argent ne fait pas tout, même à coup de millions, et la roche tarpéienne est toujours aussi proche du Capitole !
Après les pavés, les Vosges et les Alpes, Nibali a pris ses distances avec Valverde, Van Garderen et les deux espoirs français Bardet et Pinot. Certes, il n’est pas à l’abri d’un jour sans ou d’un incident, ce qui contribue à maintenir le suspense sur une édition qui lui semble promise. Avec les Pyrénées qui arrivent, c’est aussi une nouvelle course qui s’annonce et la proximité de l’Espagne peut redonner des ailes à un Valverde pas encore résigné. Qu’en
sera-t-il des Français ? Jamais depuis Hinault en 1985, à
l’exception des années Virenque totalement daubées (Virenque 2ème en
1997 derrière Ullrich), ils n’ont été aussi près de pouvoir hisser
l’un des leurs sur le podium. Mais la troisième semaine ne sera-t-elle
pas de trop pour Bardet et Pinot, voire Péraud, soumis depuis dix jours
à une pression excessive et exagérée de la part des commentateurs télé,
des médias et du public. Comme ce fut le cas il y a peu avec Pierre
Rolland qui semble plafonner depuis lors.
Bertrand
Duboux, 20.7.14
|
|||||
|